Dans leur réponse, les héritiers Dumas ajoutent que l’adaptation « concurrence l’exploitation théâtrale d’une œuvre dramatique et non la diffusion des éditions de cette œuvre » (Alain Carou, op. cit. p. 245). En termes de compensations économiques au moins, le cinéma se trouve donc ici du côté du théâtre. Cette proximité des deux « spectacles » – et même leur caractère interchangeable, malgré la relative conscience d’une différence – se manifeste aussi implicitement dans les commentaires suivants :
[…] les écrivains nous ont offert des livrets qui pourraient être joués sur un théâtre. Ils n’ont pas tiré parti des ressources que leur offrait le cinématographe. Les tableaux qui évoquent « L’Assassinat du duc de Guise » pourraient tenir sur la scène de la Comédie-Française […] C’est une pièce régulière plutôt qu’une fantaisie pour cinématographe (Gil Blas de Nozière, cité par Alain Carou, op. cit., p. 106).
D’autres cependant, s’ils admettent une sorte d’équivalence entre cinéma et théâtre, font davantage pencher la balance du côté de la singularité, comme en atteste cette citation :
Le cinéma représente des scènes qui eussent pu être jouées sur un théâtre… Oui, c’est ce que nous constatons avec plaisir ; mais pour présenter ces pièces au public, il est rapide, bon marché, il va partout… sans scènes, sans acteurs. C’est une différence essentielle entre les deux modes de représentation (Edmond Benoît-Lévy, cité par Alain Carou, op. cit., p. 107).
Bref le débat est vaste et semble se renouveler au fil de l’histoire du cinéma.