Chapitre 3
note 51

Nous entendons le mot épiphanie dans son sens étymologique dérivé du verbe grec phaïno : « ce qui se manifeste, apparaît, est évident ». On pourrait aussi parler ici de cinéphanie en empruntant à Marc Joly-Corcoran le beau néologisme qu’il a créé sur le modèle de l’hiérophanie de Mircea Eliade, qui signifie « émergence du sacré ». Voir Marc Joly-Corcoran, La cinéphanie et sa réappropriation : l’« affect originel » et le spectateur néoreligieux, thèse en cours de rédaction à l’Université de Montréal.

En savoir +

Plutôt que de cinéphanie, il vaudrait peut-être mieux encore parler de ciné-hiérophanie, de façon à maintenir la notion de sacré (hieros, en grec) dans l’appellation, d’autant qu’il est question, dans nos propos, de ce « sacré » que représente pour plus d’un cinéphile le film vu en salle et de la « désacralisation » du cinéma provoquée par l’avènement du numérique. On ne peut par ailleurs s’empêcher de mentionner au passage le néologisme « filmophanique » créé par Souriau (pour qualifier « tout fait inhérent à la présentation du film en projection devant des spectateurs dans une salle »), qui est en rapport assez direct (projection, spectateurs, salle) avec la problématique qui relie entre eux les éléments dont nous discutons ici. Voir Étienne Souriau, « Préface », dans Étienne Souriau (dir.), L’univers filmique, Paris, Flammarion, 1953, p. 8.

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