TO: AndréGAUDREAULT <*****@*****.**>
FROM: Jacques MALTHETE <*****@*****.**>
CC: [Jacques Malthête] <*****@*****.**>
BCC: Subject: Re: Long time no see...
Salut André,
J’aurais finalement tendance à situer l’exemplaire de la BN en 1907 plutôt qu’en 1906 pour deux raisons qui me paraissent recevables :
– Jules Legris est entré au théâtre Robert-Houdin le 2 septembre 1894 et a occupé le poste d’artiste principal à partir du 15 septembre 1901. Ce qui colle avec ce que nous dit le texte sur « M. Legris » (§1, ligne 1) : « depuis 6 ans occupe le poste envié d’artiste principal. »
– Deuxième raison : la mention (à la fin du programme) « Ateliers et laboratoire à Montreuil-sous-Bois ». Le second studio ayant, en effet, été construit vers la fin 1907, ainsi qu’un laboratoire sur le toit de ce qui restait de la maison montreuilloise du père de Méliès, il ne peut guère être question de 1906.
Les indices en faveur de 1906 ne manquent pourtant pas (probablement parce que certaines parties des textes ont été rédigées plus tôt ou, plus certainement, parce que la prise en compte des années entières est souvent fluctuante) :
– Texte sur le « Théâtre Robert-Houdin », §3, lignes 2-3 : « il subsiste encore après 61 ans de succès ininterrompus. » 1845 + 61 = 1906.
– Texte sur « M. Legris », §1, lignes 4-5 : « Il y a donc 12 ans qu’il fait partie du théâtre. » 1894 + 12 = 1906.
Le texte sur « M. Méliès » (§3, ligne 1 : « Depuis 9 ans, il s’est plus spécialement consacré … aux vues cinématographiques. ») pourrait même dater de 1905 ! En effet, si on part de 1896, année des premiers films de Méliès : 1896 + 9 = 1905. « Ménard » peut cependant fort bien avoir pris comme point de départ 1898, année marquée par une absence totale de créations sur la scène du théâtre Robert-Houdin (cinématographie oblige !). L’année 1899 verra la création d’un seul spectacle, une revue en deux actes, Passez Muscades, puis PLUS RIEN jusqu’en 1905 ! Le Diable vert, cité dans le programme de Legris, a été monté en 1907. Bref, aucun titre mentionné (théâtre Robert-Houdin + films) ne dépasse 1907. Par ailleurs, plusieurs passages du texte de « Ménard » sont, comme tu le sais, un démarquage (ou le premier jet ?) de nos chères Vues cinématographiques (1907 !).
Il me semble avoir vu un Ménard prestidigitateur, cité dans un numéro de L’Escamoteur, une revue corporative d’illusionnistes, éditée par Robelly, mais cela n’apporterait de toute façon pas grand-chose, car il peut très bien s’agir d’un prête-nom, comme Noverre pour le même Méliès. Je vérifierai l’info lorsque je serai de retour à Paris […].
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