« Oxymorique » au même titre que l’expression agora-télé, dont le premier terme, agora, semble contredire le deuxième, télé : en effet, avant l’introduction du « hors-film » dans les cinémas, un opéra filmé, ça se consommait dans la sphère privée, at home, par l’entremise de son téléviseur, non pas dans la sphère publique.
Il n’est pas facile de déterminer de manière absolue si ces deux expressions répondent à tous les critères de l’oxymore, notamment parce que les définitions de cette figure de style varient considérablement d’un auteur à l’autre. On peut dire en tout cas qu’elles ont « valeur d’oxymore » ou qu’elles présentent, à tout le moins, un aspect oxymorique.
Le concept d’« agora-télé » a d’abord été proposé par André Gaudreault dans sa conférence intitulée « Home cinema et agora-télé. Deux oxymores de notre modernité médiatique » (Martin Walsh Memorial Lecture, inédite), prononcée en juin 2010, à Montréal, au colloque annuel de l’Association canadienne d’études cinématographiques, tenu dans le cadre du Congrès des sciences humaines, et au colloque « Moving Images Studies : History (ies), Method(s), Discipline(s) », organisé par ARTHEMIS (Advanced Research Team on History and Epistemology of Moving Image Study), à l’Université Concordia.